Mathieu Riboulet

  • (Verdier, 2015)
    Entre les deux il n'y a rien
     
    Mathieu Riboulet
    (Verdier, 2015)
    Entre les deux il n'y a rien
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    Entre les deux il n'y a rien

    À l’orée des années soixante-dix, à Paris, à Rome, à Berlin, les mouvements de contestation nés dans le sillage des manifestations étudiantes de 68 se posent tous peu ou prou en même temps la question du recours à la lutte armée et du passage à la clandestinité. S’ils y répondent par la négative en France, ce n’est pas le cas en Allemagne ni en Italie, mais pour les trois pays s’ouvre une décennie de violence politique ouverte ou larvée qui laissera sur le carreau des dizaines et des dizaines de morts, sans compter ceux qui, restés vivants mais devenus fantômes, s’en sont allés peupler les années quatre-vingt de leurs regrets, leurs dépressions ou leur cynisme.
    Témoin de cette décennie de rage, d’espoir et de verbe haut, le narrateur s’éveille au désir et à la conscience politique, qui sont tout un, mais quand son tour viendra d’entrer dans le grand jeu du monde, l’espoir de ses aînés se sera fracassé sur les murs de la répression ou dans des impasses meurtrières. Il aura pourtant eu, dans un bref entretemps, loisir de s’adonner aux très profonds bonheurs comme aux
    grandes détresses de la politique et du corps aux côtés de tous ceux qui, de Berlin à Bologne, de Billancourt à Rome, de Stammheim à Paris, tentèrent de combattre les forces mortifères qui, dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, s’attachèrent à faire de l’Europe le continent à bout de souffle où nous vivons encore.

    Mathieu Riboulet a publié Un sentiment océanique (Maurice Nadeau, 1996), Mère biscuit (Maurice Nadeau, 1999), Quelqu'un s'approche (Maurice Nadeau, 2000), Le regard de la source (Maurice Nadeau, 2003), Les âmes inachevées (Gallimard, 2004), Le corps des anges (Gallimard, 2005), Deux larmes dans un peu d'eau (Gallimard, 2006), L'amant des morts (Verdier, 2008), Prix Thyde Monnier SGDL 2008 et Prix de l'Estuaire 2009, Avec Bastien (Verdier, 2010), Les oeuvres de miséricorde (Verdier, 2012), Prix décembre 2012, Entre les deux il n'y a rien (Verdier, 2015), Lisières du corps (verdier, 2015), Le regard de la source (Verdier, 2017) et Nous campons sur les rives (Verdier, 2018).
    Mathieu Riboulet est décédé en 2018.

    * 2016 : invité dans le cadre de la saison littéraire pour Entre les deux il n'y a rien et Lisières du corps

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    Lisières du corps
    Lisières du corps
    (Verdier, 2015)

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    Six textes brefs, en forme de portrait, de rêverie, de peinture, tentent de saisir au plus près du geste, de l’intention, de la peau et des os, comment le corps se courbe, s’offre ou se dérobe, dans le clair-obscur du désir, le flou du rêve, la franchise du sexe, le mystère de la représentation, l’opacité de l’art, le calme de la mort.
    Six apparitions, six vacillements au bord des êtres, six disparitions. Et le secours des mots.

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