Brigitte Drizine

  • (Flammarion, 1994)
    Triste lumière
     
    anonyme
    (Flammarion, 1994)
    Triste lumière
    non
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    Triste lumière

    « Il lui arrivait d'entrer dans la chambre d'Hermine et de se glisser dans son lit alors qu'elle respirait doucement dans son sommeil. Elle ne bougeait pas, il ne bougeait pas, allongé près de son corps qu'il n'aurait plus osé toucher hors de l'ivresse et de la violence. Il sentait l'odeur d' herbe sèche de ses cheveux, il revoyait les landes de l'île où ils étaient allés, ciels, marées, châteaux, étoiles, les yeux fermés il reprenait le chemin de sable qui menait à la plage, passait sous les pins bruissants où ils avaient fait l'amour en attendant les levers de lune, escaladait la dernière dune avant d'apercevoir la mer à toutes les couleurs du jour et de la nuit. C'était sa consolation, l'incessante promenade où son cœur s'apaisait un instant, jusqu'au sommeil peut-être. Il connaissait chaque détail, imaginaire ou pas, du trajet, le buisson qui griffait la joue dans le noir, les lointains veloutés par la nuit, la douceur claire et froide du sable sous ses pieds nus, l'imbécile espoir d'une vie éclatante. »

    Brigitte Drizine a publié Triste lumière (Flammarion, 1994).

    * 1995 : invitée au Festival du Premier Roman pour son premier roman Triste lumière

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