- (Sabine Wespieser, 2022)Bleu nuit© David Poirier(Sabine Wespieser, 2022)Bleu nuitnonImage
Pendant des années, l’auteur de cet intense monologue est parvenu à tenir en laisse ses souvenirs. Tétanisé à l’idée d’affronter le monde extérieur, celui qui était devenu journaliste vit cloîtré dans son appartement, tout en parvenant à donner le change à sa rédaction. Un appel téléphonique fait basculer son existence : Alma, la seule femme qu’il ait aimée, vient de mourir. Le lendemain de son enterrement – auquel il s’avère incapable de se rendre –, il sort enfin de chez lui, décidant de vivre dans la rue après avoir jeté ses clefs dans une bouche d’égout. Dans un périmètre bien délimité autour du cimetière du Père-Lachaise, il change d’emplacement tous les soirs, cherchant à conjurer les violentes réminiscences qui malgré tout le hantent : ce bleu profond de la mer qui l’obsède, ce soleil écrasant…
Réfugié dans sa nouvelle errance, il ponctue ses semaines par des échanges fugaces, mais quotidiens, avec des femmes ou des jeunes filles, toujours les mêmes, dont le prénom rime avec celui de son Alma disparue. À son insu, comme si ces figures le révélaient à lui-même, des images refoulées de vergers en fleurs, des odeurs d’iode, d’anis ou de jasmin le submergent… Renonçant à lutter contre l’insoutenable déferlante du passé, que ni les rituels, ni la drogue, ni l’alcool n’ont pu contenir, il baisse la garde… Ses nuits tourmentées, sur lesquelles veille la fidèle Minuit, une chienne rencontrée sur une tombe, il va les consacrer au récit du cauchemar éveillé dans lequel il se débat depuis si longtemps, et qu’il avait pourtant essayé de fuir en venant s’installer de l’autre côté de la Méditerranée.Dima Abdallah a publié Mauvaises herbes (Sabine Wespieser, 2020), Prix «Envoyé par la Poste», et Bleu nuit (Sabine Wespieser, 2022).
* 2021 : invitée au Festival du Premier Roman et des Littératures Contemporaines pour son premier roman Mauvaises herbes
* 2023 : sélection Prix Littéraire du 2e roman pour Bleu nuitnonImageMauvaises herbes(Sabine Wespieser, 2020)Plus d'infos
Beyrouth, dans les années 80. Alors que les bombes s’abattent sans répit sur la ville en pleine guerre, la jeune narratrice, âgée de six ans, ne craint rien: la seule présence de son père suffit à la rassurer. Ce dernier lui transmet son amour des plantes mais lorsque le reste de la famille fuit le pays, il refuse de quitter sa terre. Arrivée à Paris à douze ans, la jeune fille fuit la mélancolie en se réfugiant auprès des arbres et des fleurs. Mauvaises herbes relate le parcours d’une famille libanaise confrontée à la guerre et à l’exil. Dima Abdallah explore, toute en subtilité et en émotion, les relations père-fille et la difficulté de vivre en étant déraciné.
Prix «Envoyé par la Poste» 2020.